Dictionnaire Samoa-Francais-Anglais et Francais-Samoa-anglais : precede d'une grammaire de la langue samoa

Deuxieme Partie

Deuxieme Partie

de la dérivation.

Il y a en samoan, comme en français, neuf espèces de mots, qu'on appelle parties du discours, savoir :

L'article, le nom, l'adjectif, le pronom, le verbe, la préposition, l'adverbe, la conjonction et l'interjection.

Chapitre I.

de l'article.

On distingue deux articles, le défini, et l' indefini.

Art. II. — de l'article indéfini.

L'article indéfini est se (un, une), sina (de, du, quelque), ni (des), nisi ou niisi (quelques).

Ex. : Apportez-moi un couteau, aumai se naifi; apportez-moi de la nourriture, aumai sina a ta mea e ài; apportez-moi des couteaux, aumai ni naifi; y en a-t-il quelques-uns qui soient partis ? pe ua o nisi ?

Les noms de royaumes, de provinces, de fleuves, de riviéres, qui en Français prennent l'article défini, sont mis en Samoan dans la classe des noms propres de personnes, et en suivent la règie, c'est-à-dire ne prennent point l'article.

Ex. : la France, o Falani; l'Allemagne, o Siamani.

déclinaison des articles.
article défini. article indéfini
Nom. ' O le, e le, le, la. Nom. ' O se, e se, un, une.
Gén. O le, a le, de le, du. Gén. O se, a se, d'un, d'une.
Dat. i le..., à le, au. Dat. I se.... à quelqu'un, à un certain.
Acc. le......., le, l'. Acc. Se......., un, une.
Voc. e placé après le nom. Voc.
Abl. i le......, par le, la, de. Abl. I se...., par un, quelqu'un, quelqu'une.

Remarque. — On voit par cette déclinaison que de au génitif s'exprime par o et a : o le, a le, o se, a se.

Règle générale. — De indiquant une idée d' action s'exprime par a. Ex. : 'O le galuega a Petelo, le travail de Pierre; o lana lauga, son discours, ò lana malaga, son voyage.

De indiquant un état passif s'exprime par o. Ex. : 'O lona mai sa maladie; ò lona tali, son refrain.

Mais quand il s'agit d'une idée de possession, c'est tantot par o, ex.: 'O lona fale, sa maison, et tantôt par a, ex.: 'O lana mea, ses vivres. On ne saurait assigner d'autre raison certaine, sinon que c'est l'usage (le tyran des langues). La pratique apprendra le reste.

Cette règie affecte le pronom possessif.

Ex. : ' O lana galuega, on travail; e ona le mana, sa puissance; e ana le pule, son autorité. L'idee de masculin ou de féminin n'y entre pour rien.

Chapitre II

des noms.

Art. I. — du genre.

Le genre est la distinction à l'égard du sexe.

En Samoan : 1° tous les noms d'êtres inanimés ou abstraits sont neutres. Il n'y a d'exception que pour quelques plantes ou arbustes dont les Samoans ont appris des Européens à désigner le genre, quand ils considèrent ces plantes sous le rapport productif : è le esi tane, le papayer mâle; è le esi fafine, le papayer femelle.

2° Les noms d'êtres animés se divisent en deux classes, les masculins et les féminins. Les noms du genre masculin désignent les êtres du sexe masculin, et les noms du genre féminin désignent les êtres du sexe féminin.

On distingue le sexe : 1° par des mots différents: tamâ (masc.), père; tinâ (fém.), mère; 2° par l'addition du mot tane mâle et fafine femelle : ' O le tâma tane, garçon; ' O le tâma fafine, fille.

Plusieurs mots s'emploient pour les deux genres. Ex.: ' O le tagata, homme ou femme; ' Aiga, parent, parente; Agasala, pécbeur, pécheresse.

Chapitre III

de l'adjectif.

L'adjectif exprime la qualityé ou la manière d'être d'un nom.

On peut diviser les adjectifs en quatre classes : les ad jectifs nominaux, verbaux, numéraux et pronominaux.

Art. II. des adjectifs numéraux et noms de nombre.

On peut les diviser en deux classes : Ies nombres définis et les nombres indéfinis.

Chapitre IV.

Des Pronoms.

On peut diviser les pronoms en deux classes : les substantifs ou personnels et les adjectifs.

Art. I. — des pronoms sobstantifs ou personnels.

Les pronoms personnels représentent les personnes simplement, et sans aucune idée accessoire. Les uns sont définis et les autres sont indéfinis.

Art. II. — des pronome adjectifs.

On distingue les possessifs, les relatifs, les interrogatifs et les démonstuatifs.

§ 1. — Des pronoms adjectifs possessifs.

Ces pronoms n'expriment pas l'idée simple de la personne, mais l'idée de la personne par rapport à la propriété, ou à la possession de quelqu'un ou de quelque chose qui est uni avec la personne.

lls se déclinent selon la règie latine, liber mei ou liber meus.

On peut les diviser en possessifs conjonctifs et possessifs absolus.

1°. Les possessifs conjonctifs sont ceux qui sont suivis d'un nom. Ex. : laù galuega, mon travail; laù fale, ma maison; la ta mea, ma propriété; lo laua fanua, leur terre; lou igoa, ton nom; lona atalii, son fìls; lou tamâ, lo òe tamâ, ton pére.
2°. Les possessifs ausolus sont ceux qui ne sont suivis d'aucun nom. Ex.: ' O laù, le mien, la mienne; ò lau, ò la òe, le tien, la tienne; ò lona, lana, le sien, la sienne; ò lo, la matou, le nôtre, la nôtre; ò lo, la outou, le vôtre, la vôtre; ò lo, la latou, le leur, la leur.

§3 — Des pronoms adjectifs interrogatifs.

Nom. ' O ai? e ai? Qui? Ex. :' O ai na mea...? Na mea e ai? Qui a...?
Gén. O ai, a ai? De qui? (à qui, cujus est?) Ex. : O se fanua a ai ? La terre de qui ?
Datif la te ai? A qui ? Ex. : Na ave ia te ai ? A. qui l'a-t-il donne?
Acc. Ai? Qui? Ex.: Ua faifai ai? Qui a-t-il insulté?
Voc. ' O ai òe? Qui? Ex. : Qui es-tu? Qui êtes-vous ? (T. r.), terme respectueux, du langage religieux ou de cour.
Abl. la te ai ? Par qui ? Ex. : Ua gape ia te ai? Qui l'a Cassé.
' O lea? Qu'est-ce? Quoi? (singulier). Ex.: O lea lea? Qu'est-ce que cela?
' O a? Qu'est-ce? Que soni ces... ? (pluriel). Ex.: 'O a mea ia Que sont ces choses?
I ni a? Par quoi? Avec quoi? Ex. : Gaosi i ni a? Avec quoi le ferai-je ?

Chapitre V.

Du Verbe.

Art. I. nature et modifications du verbe.

§ 1. — Nature du verbe.

Le verbe est un mot qui exprime l'état ou l'action des personnes ou des choses.

§ 2. — Des modifications du verbe.

1°.— Des nombres et des personnes du verbe. — Il y a en Samoan, comme en français, les trois personnes dans les deux nombres singulier et pluriel et, en outre, dans le duel.

singulier pluriel
1. Ou te galue, je travaille. 1. Matou, tatou te galulae, nous travaillons.
2. E te galue, tu travailles. 2. Tou te galulue eal Travaillez-vous.
3. O loo galue, il travaille. 3. Latou te galulue, ils travaillent.

Duel.
1. Ma te galulue, nous travaillons tous deux (exclusiv.). Ta te galulue, nous travaillons tous deux (inclusiv.).
2. Lua te gahilue, vous deux vous travaillez.
3. La te galulue, eux deux travaillent.

2°.— Des temps du verbe. — On distingue en Samoan les trois grandes phases du temps, le présent, le passé et l' avenir (futur); mais on ne saurait trouver exprimées dans ce langage toutes les autres divisions que l'on rencontre dans les grammaires françaises. Souvent, la tournure de la phrase y supplée.

1°. Présent: Ou te galue, je travaille; ou te faitau, je lis.
2°. Imparfait: Sa au savali, je marchais.
3°. Parfait définì: Ua au alu i Apia ananafi, j'allaì hier à Apia.
4°. Parfait: Ua au faàuma la ta galuega, j'ai achevé mon travati.
5°. Plus-que-parfait. Il est exprimé par le passé et l'adverbe quand. Ex. : Ua uma lana galuega, peà sau lona lamá, il avait achevé quand son pére est arrivé.
6°. Futur: Ou te alu...; le contexte ou un adverbe de temps exprime toujours l'idée de futurition, ce qui le distingue du présent. Ex. : Ou te ala taeao, je partirai demain. Ou te alu i se aso, je partirai un jour, plus tard. Remarque. — Le signe ordinaire du futur est e. Ex. : E sau, il viendra. E le oò lea mea, ceci ne s'accomplira pas, n'aura pas lieu.
7°. Futur antéiueur : E uma la ta galuega, peà e sau, j'aurai fini mon travail, quand tu viendras.

3°.— Des modes du verbe.— On entend par modes d'un verbe les manières différentes d'ètre ou d'agir exprimées par ce verbe.

1°. L'indigatif marque l'exislence, l'action. Ex. : Ou te galue, je travaille; o loo moe, il dort.
2°. L'impératif exprime un commandement. Ex : Sau, viens; savali ia, marche; ina ala, ia, va ( ina marque insistance).
3°. Le subjonchf désigne l'existence ou l'action d'une manière subordonnée. Ex. : Ou te tatalo ia manuia outou, je souhaite que vous soyez heureux.
4°. Le participe. II participe des propriétés du verbe et de l'adjectif. Ex. : O galue (part. présent), travaillant; ina O moe, en dormant; tena (part. passé), apprêté; gaosia, travaillé avec soin.

Art. II. — des diffÉrentes sortes de verbes.

On peut diviser les verbes en personnels et impersonnels.

§ 1. — Des verbes personnels.

Les verbes personnels sont ceux dans lesquels les trois personnes peuvent être sujet.

Parmi ces verbes on distingue les verbes actifs, les verbes passifs, les verbes neutres et les verbes réfléchis.

1°. Le verbe actif exprime l'action opérée par son sujet sur quelqu' un ou quelque chose que l'on appelle objet ou complément direct. On appelle aussi ces verbes transitifs, parce que l'action du sujet passe à l'objet. Ex. : Ou te teu le falesa, j'orne l'église.
2°. Le verbe passif exprime une action reçue ou soufferte par le sujet. Ex. : Ua fulisia le fale i le afâ, la maison a été renversée par la tempêle.
3°. Le verbe neutre désigne simplement l'état du sujet. Ex. : O loo moe, il dort. Un même mot peut être verbe neutre et verbe actif. Ex. : neutre, sa tu i luga, il était debout; actif, aúà nei tu lou vae i le laau nei, ne posez point votre pied sur cette plante.
4°. Le verbe réfléchi a pour sujet et pour objet la même personne. Ex. : Ua fusi ia e ia, il s'est pendu. Il ya des verbes réfléchis français qui sont verbes neutres en samoan. Ex. : Salamô, se repentir; manatu, se souvenir, etc.
5°. Verbes réciproques. Ex. : feitagaì, être fâchés l'un contre l'autre; la te feitagaì.
6°. Verbes causatifs. Ex. : faàmoe, faire dormir; faàola, faire vivre; faàoti, faire mourir, etc.
7°. Verbes causatifs réciproques. Ex. : faàfemisaì, faire se quereller réciproquement.

Remarques

. —
1°. Il y a en samoan des verbes actifs de deux sortes : les uns qu'on peut appeler définis et les autres indéfinis. Verbes actifs définis. Ex. : fai se fate, faire une maison; fai le fale, faire la maison. Verbes actifs indéfinis. Ex. : fai fale, teu àiga, fau vaà; ils expriment une action en général. Ces verbes semblent rentrer dans la classe des adjectifs; ils équivalent à charpentier, maître d'hôtel, constructeur de rarques.
2°. On rencontre assez souvent dans la langue samoane, des verbes fréquentatifs et intensitifs; ils expriment une continuation, une insistance, et une espèce d'opiniâtreté de la part du sujet. Ces verbes sont précédés de la particule tau. Ex. : taualaga, tausaili, taufesili, etc.
3°. Les verbes causatifs sont formés en mettant faà devant le verbe. Ex. : faàoti, faàmisa, etc.
4°. Faà implique souvent similitude. Ex. : Faàtagata èse, en étranger; faàtagata gaoi, comme un voleur.
5°. Faà joint à un nom le change quelquefois en verbe. Ex. : au, manche, faàau, mettre un manche. ' Oloa, richesses, faàòloa, enrichir, donnei des richesses.
6°. Faà joint à un adjectif le change quelquefois également en verbe. Ex. : uli, noir, faàuli, noircir; umi, long, faàumi, allonger.
7°. Faà joint à un verbe neutre le change en verbe actif, ou pluôt en fait un autre verbe. Ex. : ola, être vivant, faàola, sauver; tu, être debout, faàtu, dresser.
8°. Fe est le signe de réciprocité, et il implique pluralité. Il est suivi de ai son corrélatif : femisaì, feitàgai. Avec les verbes de mouvement, il implique l'idée d'aller et de venir, d'avancer et de revenir, d'aller à droite et à gauche. Ex. : fealuai, femaliuai (t. r.), aller et venir. Au figuré, il implique l'idée de doute, d'irrésolution, d'inconstance, etc. Quelquefois il exprime l'idée de célérité. Ex. : feeli, voguer rapidement; femoei, courir, se précipiter rapidement vers....; feveleai, sarcler promptement.
9°. Réduplication dans les verbes.— La réduplication d'une voyelle ou d'une syllabe dans les verbes s'emploie pour marquer : l° la répétition d'un mouvement ou d'un acte. Ex. : savalivali, tipitìpi; 2° le pluriel. Ex. : taele (sing.), taeele (plur.); galue (sing.), galulue (plur.).
10°. Répétition des verbes et des adjectifs.—On répète un verbe pour marquer la fréquence, l'insistance, l'espace de temps qui s'est écoulé pendant que durait l'action. Ex. : saili sailiili, faàtali faàtalitali. On répète un adjectif pour exprimer un augmentatif ou un diminutif. Ex. : o le mea tele tele lava; o si mea itiiti lava.

§ 2. — Des verbes impersonnels ou unipersonnels.

Ces verbes n'ont que la troisième personne. Ex. : Anei e ua, probablement il pleuvra; ua laofìe, il fait beau temps; ua faàtitilì, il tonne; e i ai, il y a; etc.

Art. III. — de la conjugaison.

Conjuguer un verbe, c'est l'écrire et le réciter avec tous ses modes, ses temps, ses nombres et ses personnes.

Remarque. — Outre les inflexions et les désinences de la racine, les signes qui la précèdent jouent le rôle principal en Samoan, ce qui est un point de ressemblance bien marqué avec l'anglais.

§ 2. — Conjugaison des verbes réguliers, voix active.

indicatif.
présent Imparfait
ou te la, je coupe. sa au ta, je coupais.
e te la, tu coupes. sa e ta, tu coupais.
o loo ta, il coupe. sa ta ia, il coupait.
matou te ta, matou ta
nous coupons
sa matou ta, nous coupions.
tou te ta, vous coupez. sa outou ta, vous coupiez.
latou te ta
ils coupent.
sa latou ta, ils coupaient.
duel duel
ma le ta, ta te ta
nous coupons tous deux.
sa ma ta, lui et moi, nous coupions.
lua te ta, vous coupez tous deux. sa ta ta, toi et moi, nous coupions.
la te ta, ils coupent tous deux. etc..., etc..., etc...

subjonctif.

Présent.—Comme le subjonctif ne désigne l'existence ou l'action, qu'en la subordonnant à un motif, à une condition, à un souhait, à une possibilité, etc, il prend différentes particules selon les différents motils, les différentes conditions auxquelles il est subordonné. Ex. : Je souhaite qu'il rejoigne sa troupe, ou te tatalo ia maua lana malaga; quoique vous soyez robustes, e ui ina tou te malolosi; de peur qu'il n'en soit malade, nei tupu sona mai; afin qu'on ne dise pas, nei fai mai.

Parfait.— Le parfait du subjonctif s'exprime comme le parfait de l'indicatif. Ex. : il n'est point venu, quoique je le lui aie ordonné, e lei sau, e ui ina na au poloai i ai.

Plus-que-parfait. — Le plus-que-parfait du subjonctif s'exprime comme le parfait de l'indicatif; c'est la tournure du premier membre de la phrase qui fait de ce dernier un équivalent de notre plus-que-parfait du subjonctif. Ex. : A na ua ia te au se toi, poo ua au galue, si j'avais eu une hache, j'aurais travaillé.

Imparfait.— L'imparfait du subjonctif s'exprime comme l'imparfait de l'indicatif. Ex. : Ua sola, e ui ina sa au taofì, il s'est enfui quoique je l'arrêtasse.

Participe Infinitif PréSent Passé Ta couper. O ta ou ina o ta, Taia, Coupé coupant.

De la formation des temps simples.

1°. Le présent. — Les trois personnes du singulier ou du pluriel ne diffèrent point de l'infìnitif pour un grand nombre de verbes. Il y en a plusieurs dont les trois personnes du pluriel prennent le redoublement : ou te galue, je travaille; tou te galulue ea ? travaillez-vous ?
2°. Le subjonctif se forme de même. Quand les trois personnes du pluriel prennent un redoublement au présent, elles le prennent également dans tous les autres temps de ce même verbe.
3°. L'imparfait est semblable à l'infìnitif pour la racine; il a de plus la particule sa qui lui est propre. Ex. : sa au galue, je travaillais.
4°. Participes. — Le participe présent se forme en mettant o ou ina o devant l'infìnitif : O galue, ou, ina o galue, travaillant. Le participe passé se forme en ajoutant à la racine a, ina, ia, tia, sia, mia, etc. (Il en est de même dans la langue de Futuna).

§ 3. — Conjugaison des verbes passifs.

Alofaina, être aimé.

Indicatif Présent.

pluriel

1 p. ua matou alofaina, nous sommes aimés.
2 p. ua outou alofaina, vous êtes aimés.
3 p. ua latou alofaina, ils sont aimés.

singulier

1 p. ua au alofaina, je suis aimé.
2 p. ua e alofaina, tu es aimé.
3 p. ua alofaina ia, il est aimé.
Imparfait.

pluriel

1 p. sa matou alofaina, nous étions aimés.
2 p. sa outou alofaina, vous étiez aimés.
3 p. sa latou alofaina, ils étaient aimés.

singulier

1 p. sa au alofaina, j'étais aimé.
2 p. sa e alofaina, tu étais aimé.
3 p. sa alofaina ia, il était aimé.

Subjonctif Présent.

ia ou alofaina. que je sois aimé.

ia matou alofaina, que tu sois aimé.

etc., etc. etc.

Il ne faut pas oublier le duel aux trois personnes : voyez conjugaison des verbes réguliers, voix active.

Remarque. — Quand il y a opposition, on place le pronom personnel après le verbe. Ex. : nous étions hais, mais vous, vous étiez aimés, sa matou inosia, aè sa alofaina outou.

§ 5. — Des verbes réfléchis.

Il y a très-peu de verbes qui ont la forme réfléchie. Elle est remplacée par plusieurs tournures différentes. Ainsi, au lieu de dire : il se fâcha, l'on dit : il était, il fut en colère. Au lieu d'employer un verbe réfléchi, comme en français, pour exprimer le verbe se baigner, on se sert d'un verbe neutre, taele, se baigner, qui peut même devenir actif; car on dit : taele le manuà, laver la plaie; il se cassa la jambe; ua gau lona vae, mot à mot : il cassa sa jambe.

La plupart des verbes que nous appelons réfléchis sont exprimés en Samoan par un verbe neutre : se repentir, salamô; se hâter, taalise.

§ 6. — Conjugaison interrogative.

Il y a deux manières de conjuguer interrogativement :

La première en mettant ea à la fin de la phrase. Ex. : e te galue ea, travailles-tu ?

La deuxième en mettant pe au commencement de la phrase. Ex. : pe e te ala, partiras-tu?

La première manière s'emploie pour esprimer lcs sentiments vifs, pour exciter l'attention, etc. On se sert de la seconde, quand on s'informe de quelque chose.

§7. — Des verbes irréguliers.

Le radical (on prend ordinairement l'infinitif pour radical, les grammairiens sont partagés) ne souffrant aucun changement dans la conjugaison samoane, on n'y connaît point de verbes irréguliers, tels que nous les avons en français, ou tels qu'ils sont en anglais.

La seule différence qu'on trouve entre les verbes dans la formation des temps, des modes et des personnes, c'est que plusieurs, aux trois personnes du pluriel, prennent un redoublement, comme signe du pluriel, et les autres n'en prennent pas. Encore cette différence paraît être ad libitum dans un bon nombre de cas, car l'on dit et l'on écrit également galue pour le singulier et le pluriel : Na outou galue ea? Ioe, sa matou galulue. Cependant galulue est plus correct, grammaticalement parlant.

Art. IV. — des compléments des verbes.

Les verbes actifs veulent leur complément direct à l'accusatif, tantôt avec i et tantôt sans i. Ex. : Ou te manaò i se naifi, je désire un couteau; ou te fia faàtau se naifi, je désire acheter un couteau.

Les compléments indirects se mettent au datif et à l'ablatif. Ex. : na au tautala ma ia i le taua, je lui ai parlé compl, ind.

de la guerre; ua au faàaii ia te ia lona sesê, je lui ai compl, ind.

montré son erreur; ua alofaina e ona àiga, il est aimé compl, ind.

de ses parents; ua au maua lenei naifi i la ta galuega, compl, ind.

j'ai obtenu ce couteau par mon travail.

Chapitre VI.

Des Prépositions.

Les prépositions expriment les rapports qui existent entre les personnes et les choses dont il s'agit dans le discours.

A, par : ui a ula, passer par terre.

A, de, appartenant à... : O le mea a Ioane; mea la propriété de Jean. vivres

a malô.

de la troupe.

, en haut : alu aè, aller en haut, monter.

, particule complétive : inu aè; ifi, aè; tufatufaè.

Aga, vers, dirigé vers : aga i tai, vers la mer; aga i sisifo, vers l'ouest.

Aunoa ma, sans, qui n'a pas : aunoa ma le kalasia, qui n'a point la grâce.

e, par, à : ua itagia e lona nuù, il est odieux à ses concitoyens, il est hai par ses concitoyens.

e ui ina, quoique, malgré que, nonobstant : e ui ina malosi, quoiqu'il soit fort, malgré sa force.

faà, selon, à la manière de, à la façon de..., comme..., en... : faàpapalagi, à la manière des Européens; faàgaoi, en voleur, comme un voleur.

faà, vers : faàafiafi, vers le soir.

faà, comme si : faàlefiaalu, comme s'il ne voulait pas partir.

fuàfeagai ma, vis à vis de.

faàsaga, vers, dirigé vers : faàsaga i sisifo, tourné vers l'ouest.

gata atu i, depuis, gata mai i, jusqu'à : gata atu i Apia gata mai i Faleula, depuis Apia jusqu'à Faleula.

i, sur, touchant, de : tautala i le taua, parler de la guerre; nofo i le mauga, demeurer sur la montagne; pa i àta éclater (mourir) de rire.

i, dans, durant : i le po, dans ou pendant la nuit; i le ao, de jour, pendant ou durant le jour.

i, avec, au moyen de : sala i se naifi, couper avec un couteau.

i, par : ou le ui i tai, je passerai par mer.

i, à : ou te alu i Apia, je vais à Apia.

ia, sur, touchant, de... (devant un nom propre ou un pronom) : sa matou tautala ia Petelo, nous parlions de Pierre.

ifo, en bas : alu ifo, descendre; ave ifo, porter en bas.

ifo, tout bas, en soi-même (intra se) : Na au faàpea ifo, je me suis dit en moi-même.

i lalo, en bas, à terre : tuù i lalo, dépose à terre; nofo i lalo, s'asseoir à terre.

i lalô, tout en bas, au fond, par ex. d'un navire, d'un puits, d'un abîme, etc.

i lalo o, sous, par dessous : i lalo o laulau, sous la table.

i luga, en haut... I luga o, sur, par dessus... I luga aè, au-dessus... I luga lava, au sommet.

i luma, devant, par devant : i luma fale, devant la maison.

i luma, publiquement, l'oppose de i lua en secret, en particulier: èse lana fetalaiga i luma, èse i tua.

i po o, durant : i po o le taua, durant la guerre, au temps de la guerre.

i tafatafa ane o, à côté de : nofo ia i tafatafa ane o le tuiafale, asseyez-vous à côté du Tula fale (chef du 2° ordre).

i tala mai, en deçà : i tola mai o le ala, en deçà du chemin.

i tala atu, au-delà : i tala atu o le utu, au-delà du fossé.

i totonu, au milieu, parmi : i totonu o luko, au milieu des loups.

i tua, derrière, par derrière : i tua o le àai. derrière la ville, en dehors de la ville.

lata, près; lata i, prés de : lata i le vai, près de l'eau.

ma, avec : ma lona lamâ, avec son père; ma se toi, avec une nache.

ma, pour : ave, tuu ma Ioane, emporte, mets de côté pour Jean.

ma, de : ua mamao ma lona nuù, il est loin de son pays; ia outou mamao ma le agasala, éloignez-vous du péché.

ma, à cause de..., par respect pour: Aúá le pisa ma alii, ne faites point de bruit par respect pour les chefs.

mai, de : ou le suu mai Apia, je viens d'Apia; mai to-tonu, de l'intérieur; mai lalo, d'en bas.

seia, seia oò i, jusqu'à ce que... : seia maua, jusqu'à ce que vous l'ayez atteint.

Solo, tout le long de... : Savali solo i le fanua, visiter entièrement un champ.

Talu, depuis : talu i le taua, depuis la guerre; talu ia Atama, depuis Adam.

Vanaga, vagana, hormis, excepté : vagana se alii aùà le ave, à moins que ce ne soit un chef, ne le donne pas.

Chapitre VII.

Des Adverbes.

Adverbes et Phrases Adverbiales.

§ 1. — Adverbes de temps.

e faàvavau, pour toujours : ua au faàtau atu e faàvavau, j'ai vendu pour toujours.

au précédé de le négalif, jamais : e le au sau, il ne vient jamais; ou te le au lafoai, je ne l'abandonnerai jamais.

ua futu, ua fai po, il y a longtemps.

loa, longtemps : ua nofo loa, il est resté longtemps.

leva, depuis longtemps : ua leva lona nofo, il y est resté depuis longtemps.

tard et trop tard s'expriment par différentes tournures dépendant des circonstances du jour, de la nuit, et du verbe de la phrase; par ex.: ua uma, c'est fini; il n'y en a plus, ua mavae, e le toe mafai, etc.

i le aso nei, aujourd'hui.

i ona po nei maintenant.

i nei ona po en ce temps-ci.

i ona po ia, en ce temps-là.

i po o le oge, au temps de la disette.

i le po nanei, ce soir. .

i se aso, un jour, un beau jour.

a le tu, dans l'avenir.

i le tasi aso, i le isi a so, il y a quelque temps.

sei, depuis peu : na sei sau, il est venu depuis peu; na sei sau nei, il ne fait que d'arriver, il est arrivé depuis un moment.

nanei, sous peu, dans quelques heures : e sau nanei, il viendra sous peu.

nanei nei, à l'instant (pour le futur).

analeila, il n'y a qu'un moment : ua alu analeila, il est parli il n'y a qu'un instant.

analeila nei, à l'instant même (pour le passé).

taeao, demain; taeao i le taeao, demain matin.

i aso uma, tous les jours. I po uma, toutes les nuits.

anamua, autrefois : ' O anamua ia, c'est l'usage d'autrefois.

pea, toujours, sans cesse : ' O loo mai pea, il est toujours malade.

peà, quand : peà e sau, quand tu viendras.

a, quand, lorsque : a laofie, lorsqu'il fait beau.

a et peà ont la même signification; a se met au commencement de la phrase et peà se met au commencement du second membre : a e sau, e te aumai le naifi, quand tu viendras, tu m'apporteras le couteau; e te aumai le naifi, peà e sau, tu m'apporteras le couteau quand tu viendras.

soo, souvent : e alu soo i ai, il y va souvent.

seasea, de temps en temps : seasea sau, il vient de temps en temps.

e le pine, bientôt, dans peu : e le pine ona matua, il sera bientôt mûr

loa, incontinent : ua alu loa, il partit de suite.

E afua i le aso nei, à partir de ce jour, désormais, dorénavant.

Muaì, d'abord : e te muaì faàtonu, tu avertiras d'abord.

Nei faifai, de peur que : tatou o, nei faifai ua, partons, de peur qu'à la fin il vienne à pleuvoir.

I le ao, de jour, pendant le jour.

I le po, de nuit, durant la nuit.

, de nuit : ua alu pô, il est parti de nuit; ua galue pô, il a travaillé durant la nuit.

Taigalemu (adv. et verbe), à temps, à propos : ua matou taigalemu (verbe) ma le faiga ài, nous sommes arrivés juste au moment du repas.

Faàfuasei, subitement d'une manière imprévue, inattendue : ua paù faàfuasei, il est tombé subitement

I tausaga uma, tous les ans.

Talu anafea, depuis quand ?

Po e fia, combien de temps ?

Faàfia, combien de fois ? Ex : Ua sau faàfia, combien de fois est-il venu? Faàfa, quatre fois.

Vave, promptement, bientôt : e alu vave, il partira bientôt, sous peu.

§ 5. — Adverbes d'ordre ou de rang.

Luai, premièrement; Faàtasi, ensemble. Mulimuli ane après. Mua, avant, en avant. I tua, par derrière. Faàfesuiaì, tour à tour. Ona iù lea ina..., à la fin il...: avec le verbe et la tournure propre.

§ 6. — Adverbes de nombre.

Faàtasi, une fois, Faàlua, deux fois : ua tafa faàlua, on l'a soigné deux fois. Faàtolu, trois fois : ua aa alu i ai faàtolu, j'y ai élé trois fois. Faàsefulu, dix fois. Faàselau, cent fois. Faàafe, mille fois: na au fai atu faàafe, je l'ai répété mille fois. Atu tolu, par trois fois : ' O le atu tolu lenei, c'est pour la troisième fois. Atulasi, souvent, maintes fois.

§8. — Adverbes d'affirmation.

Ioe, oui. E, i, oui (en réponse, dans le langage familier).

E moni, c'est vrai, en vérité : e moni, ou te fai atu ia te outou, en vérité, je vous dis.

Faiea! certainement (approbatif).

§9. — Adverbes de négation et d'interrogation.

E leai, le ai, non, ne pas : E te alu ea ? e leai, partiras-tu? Non. Pe na e maua nisi? e le ai se tasi, en avez-vous pris quelques-uns? Il n'y en a aucun.

Ona, pourquoi ? Na e fasi ona? pourquoi l'as-tu frappé ? E leai, ou te lei fasia, non, je ne l'ai pas frappé.

I sea, à quel propos ? : Na e aòài i sea, pourquoi l'as-tu gourmandé ?

Chapitre VIII.

Des Conjonctions.

Les conjonctions, d'après l'étymologie du mot, servent à lier ensemble soit des membres de phrase, soit des phrases et à en indiquer les rapports.

§2. — Conjonctions alternatives.

Pe..., pe... : pe e te alu, pe e te nofo, partiras-tu ou resteras-tu? Pe se mala, pe se manû, est-ce un malheur ou un bonheur ? Pe manuia, pe malaia ou te le toàga i ai, qu'il soit heureux ou malheureux, je ne m'en soucie pas; Pe e te ioe, pe e te le ai, dis-tu oui, ou non?

§3. — Conjonction concessive.

E ui ina, quoique, bien que...

§ 4. — Conjonctions conditionnelles.

A fai, si (pour le futur) : A fai e te alu, si tu pars.

A na, si (pour le passé) : A na ua e sau, si vous fussiez venu.

A, si : A matagi, ou te nofo, s'il fait fort vent, je resterai.

Sei iloga, à moins que. ' Ae afai, mais si. A leai, sinon, s'il ne fait pas, s'il ne donne. Pe afai, pourvu que, supposé que.

§6. — Conjonctions causatives.

Auâ, car, parce que : Auâ sa gape, car elle était cassée.

Nei, de peur que : Nei latou mamatelaina, de peur qu'ils ne souffrissent de la faim.

§7. — Conjonctions conclusives.

O lenei, lenei, lenei la, donc, par conséquent.

§8. — Conjonctions finales.

Ina ia, afin que : Ina ia outou manuia ai, afin que vous en soyez heureux.

Na Na te, pour : Ua alu atu na te teua le àiga, il est parti pour préparer le repas.

E, pour, afin de : Ua alu e faàtonu atu, il est allé pour avertir.

§9. — Conjonctions dubitatives.

Pe ua alu ea, pe o loo galue, est-il parti ou travaille-t-il ? Ou te le iloa pe ua alu, pe ua leai, je ne sais s'il est parti ou non.

§11. — Conjonctions comparatives.

Pei, e pei, comme : e pei o Paulo, comme Paul.

Faàpei, comme, de même que (au l er membre de phrase).

Faàpea, faàpea lava (au 3 e membre).

Peiseai, comme si : peiseai e le mai, comme s'il n'était pas malade.

Pela, comme si..., est-ce que? : pela ta te malosi ea, est-ce que j'ai la force"? Ou, comme si j'avais la force.

§12. — Conjonctions explicatives.

Pei, comme : pei o Paulo, comme Paul.

Tusa ma, semblable à : tusa ma Ioane, semblable à Jean.

' O lona uiga lea, c'est-à-dire.

Chapitre IX.

Des Interjections.

Pour la joie : oi! ua lelei! ua manuia !

Pour la crainte : oi ! tafefe ! ta fefe! se paga lea !

La surprise, l'étonnement : oi! oi! oi!

Surprise d'admiration : ue! ue!

La douleur : oi ! une grande douleur : aue! aue! aue fiaola !

La compassion : oi talôfa! talôfa! Ex. : talôfa ia te outou, ua tele lo oulou sese, que vous êtes malheureux, grandes ont été vos erreurs !

Le dégoût, le dédain : isa! to inoina! alu ese! alu! pour un objet : ave ese.

L'indignation : isaisa ! tainoino ! uisa ! a... (le nom) !

Pour exciter l'attention : faàula ! faàuta ea! faàula!

Pour exhorter à la réconciliation : faàmolemole !

Pour demander grâce : faàmolemole ia !

Pour commander le silence : soia ! faàlologo ia !

Pour louer, applaudir: ua maeu! ua mooa! malie ! malie pule! io, bon ! io, io ! bien, à merveille.

Pour saluer : talofa, si ou alofa (plus affectueux).

Pour dire adieu : tofa, tofa ia. tofa soifua (terme resp.) ! tofa, peà nanei (dans la matinée).

Pour le doute : i lo na ?

Pour le souhait, le désir : tatalo ia ola ! ia manuia!

Désir avec exclamation : e! (utinam).