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Dictionnaire Samoa-Francais-Anglais et Francais-Samoa-anglais : precede d'une grammaire de la langue samoa

Premiere Partie

Premiere Partie

De La Prononciation

La prononciation est l'art d'exprimer par l'organe de a voix les lettres, les syllabes et les mots d'une langue, conformément à l'usage.

Cette première partie est subdivisée en trois chapitres :
Des sons et des articulations des lettres;
De la formation des syllabes et des mots;
De l'accent et de la quantité;
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Chapitre I.

des lettres

L'alphabet Samoan se compose de 15 lettres, en y comprenant le k, récemment introduit et admis généralement, savoir:

a, e, f, g, i, k, l, m, n, o, p, s, t, u, v.

Art. I. — des voyelles.

Il y a cinq voyelles, savoir : a, e, i, o, u.

Elles se prononcent comme en latin : a, é, i, o, ou. Ainsi teu se prononce téou, comme chez les latins Deus Déous (Déouce).

§ 1. — Des voyelles longues ou brèves.

Il est absolument nécessaire de bien distinguer la quantité des voyelles et des syllabes; car changer une voyelle longue en breve, et vice versâ, c'est changer la signification du mot, puisque les naturels n'ont eu recours à ce moyen que pour distinguer les acceptions différentes d'un même mot:

Ex. : 'Ava, l'àva, espéce de poivrier. Tîna, coin à fendre le bois.
Ava, passe pour les embarcations. Tinâ, mère.
Avâ, épouse. Lâva, suffire.
Lava, pouvoir, être capable de...
Nota.— L'accent 'marque une aspiration brève et forte; l'accent marque les longues; l'accent ' marque les brèves.
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§ 2. — Des voyelles composées ou doubles voyelles.

Quelques grammairiens les appellent diphthongues impropres.

On pourrait peut-être en admettre dans certains verbes dont le passif est en i; alors au lieu de deux i brefs (ii), on n'en a qu'un seul, il est vrai, mais il est long (i) : Peiseai e le ma'î.

Remarque I.— L'o, dans outou, oulua, se fait peu sentir; on croirait n'entendre que utou, ulua, l'outou des Latins.

Remarque II. — Dans le langage familier et dans la conversation, un européen a de la peine à saisir les deux sons de deux voyelles brèves: une oreille peu exercèe croit n'entendre qu'un son; mais on ne saurait s'y tromper dans le langage soutenu et oratoire. Ex.: sáá, séé, ne peuvent s'écrire, ni se prononcer sâ, sê, quoique l'oreille croie n'entendre qu'un seul son prolongé. Ainsi il faut plus d'attention que pour le frangais.

§ 3. — Des diphthongues.

L'i et l'u forment des diphthongues avec les autres voyelles qui les suivent, mais non avec leurs semblables. Ex. : Iesu, Ioane, Ua, Ue! Mais il y a deux syllabes dans iite, uu, mau.

Art. II. — des consonnes.

Une consonne est une lettre qui ne peut être entendue distinclement d'elle-même et sans le secours d'une voyelle.

F se prononce comme en français:

Fa, fi, fo se prononcent comme en français.

Fe et fu se prononcent comme en latin, ou comme fé et fou en français.

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G a toujours un son nasal et dur :

ga, go, gu se prononcent comme en latin.

ge fait toujours gué et gi fait gui.

Le G nasal, ou double consonne, a à peu près le son de l'ng français, quand il est précédé d'un a ou d'un o comme dans gangrène, gongrone : Loga, dans iloga, se prononce comme longa dans longanimité.

K. Le k samoan, dans les mots étrangers naturalisés, remplace le c dur français et le q : caton, quasi.

L, suivi de voyelles, donne les mêmes sons qu'en latin.

M, se prononce comme en français.

N, suivi de voyelles. donne un son nasal trés-prononcé.

Ainsi, naga se prononce comme les deux premieres syllabes de Nangasaki; il en est de même pour nogai.

P. Il n'y a aucune exception pour le p.

S. L's, dans la prononciation de certains mots, a un son approchant de celui de ché (chéri) ou de cho (chômer), ou sh anglais.

T. Ti est toujours dur, et ne fait jamais si, comme dans admonition ou lectio, ni tsi comme dans la langue de Futuna.

V. Le v n'est jamais suivi de l'u.

Chapitre II.

des syllabes et des mots.

Article I.— des syllabes et de leurs espéces.

En samoan, une syllabe, un mot peut commencer par une voyelle ou une consonne, mais il doit toujours finir par une voyelle. cette régle est sans exception.

Le pluriel n'apporte aucun changement à la terminaison.

Parmi les syllabes, les unes sont radicales et les autres Secondaires : alofa, alofa-i-na, alofa-gi-a; folo, folo-i-na.

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Les syllabes secondaires ont chacune une valeur propre qu'il est difficile de caractériser dans certains mots.

Ainsi on ne saurait établir de règie générale pour la valeur des syllabes secondares dans les mots suivants:
  • Lupe, pigeon.
  • Lupe-a, où il y a des pigeons.
  • Ta, laver.
  • Ta-ia, que l'on peut laver.
  • Manaò, désirer.
  • Manaò-mia, qui est désiré
  • Taù, appeler, nommer.
  • Folo, avaler.
  • Folo-gia, que l'on peut avaler.
  • Lagi, ciel.
  • Lagi-valea, (lune) cachée par un ciel nuageux.

Article II. — des mots en général.

Parmi les mots, on distingue les monosyllabes, les dissyllabes les trissyllabes et les polysyllabes.

La plupart des noms primitifs ou racines sont dissyllabes ou monosyllabes. En y ajoutant une ou plusieurs syllabes, on forme des mots dérivés : ainsi, de Aga, on forme Agalelei, agaleaga, agavale, agamalû.

On distingue encore les mots simples et composés. Du mot simple fale (maison), l'on forme les mots composés falemoe, faleoó, faleta, falelaga, faletalimalô, etc.

Chapitre III.

de l'accent.

L'accent consiste en une forte élévation de la voix, ou intonation, par laquelle une syllabe se distingue particulièrement des autres.

L'exacte prononciation des accents est un point d'une page XXII grande importance; car il en est des accents comme de la quantité! les accents servent a distinguer les acceptions différentes d'un même mot. 'Ava, espèce de poivrier, n'est distingué de ava, passe pour les navires, que par l'esprit rude ', dont il est affecté (1)1.

L'accent diffère de la quantité; il peut se trouver sur une syllabe brève, comme sur une longue.

1 Cet esprit rude (') remplace le K que l'on rencontre dans les langues de Toga et de Futuna. II se fait sentir dans la prononciation par une aspiration rude qui rappelle un peu le son du K.